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jeudi 3 décembre 2009

Finances publiques: attention au dérapage !

Publié sur Agoravox.fr le 10 décembre 2009

En 2007, nous pouvions croire à une amorce de remboursement de la dette publique. Naturellement, il ne s'agissait pas d'élaborer une cure d'austérité ni souhaitée ni souhaitable, néanmoins une plus grande rigueur budgétaire - dès 2007 - aurait été la bienvenue.

Mais la crise est passée par là !

Le Gouvernement a donc opté pour un plan de relance. Mais là aussi, il convient de calmer les élans d'optimisme liés à une improbable reprise en 2010, car il est trop tôt pour savoir si le plan de relance a permis à la France de limiter la casse ou non. 

Sur un plan purement factuel, le vote du Projet de Loi de Finance pour 2010 (PLF) à l'Assemblée nationale et au Sénat a entériné un niveau d'endettement jamais atteint depuis 1945. La dette de l'Etat atteindra 1 254 milliards d'euros fin 2010, soit 113 milliards d'euros de plus qu'en 2009 et 237 milliards de plus qu'en 2008. Selon M. Fourcade, rapporteur spécial de la commission des finances, "il n'y a pas eu de ressources affectées au désendettement en 2009, et seulement 141 millions en 2008".

Sans vouloir jouer les Cassandre, fin 2008, la dette publique de la France représentait 15 900 euros par habitant et 26 500 euros par actif. Au 31 mars 2009, la dette publique cumulée (État, Sécurité sociale, collectivités territoriales) atteignait 70,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit un taux supérieur de cinq points à la moyenne de l'UE et dix points de plus que le taux de 60% maximum prescrit par le Pacte de stabilité de la zone Euro.

A ce rythme, la dette publique française devrait atteindre, en 2013, 91,3 % du PIB, soit 30 points de plus que le seuil fixé par le traité de Maastricht. Dans cette perspective, il est urgent pour la France de réduire son déficit budgétaire pour commencer à affecter davantage de ressources au remboursement de la dette publique.

Une bonne nouvelle malgré tout, la France vient de se voir accorder par l'exécutif européen un délai jusqu’à 2013 pour ramener ses déficits budgétaires en dessous du seuil des 3% du produit intérieur brut. Il est toutefois inutile de rêver car l'objectif parait difficilement atteignable lorsque le Gouvernement annonce un déficit qui devrait atteindre 8,2% du PIB l'an prochain et 7,7% en 2011, donc encore assez loin des critères du Pacte de stabilité. Une amorce de traitement de la dette publique n'est donc pas pour demain. Sans compter qu'à ce rythme, l'image de la France auprès des prêteurs internationaux sera déjà largement écornée. Il y a donc urgence à stopper le dérapage de la dépense publique !

GP

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