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mercredi 2 décembre 2009

Septembre 2008: Regards sur la Présidence Française

Et c'est reparti ! Le second semestre 2008 à Bruxelles s'est ouvert avec son cortège de nuages mais également avec un agenda chargé... pour la "PFUE", abréviation fort peu sexy et relativement imprononçable de la Présidence Française de l'UE. L'agenda se déclinait initialement en grands thèmes avec, entre autres, le paquet énergie-climat, l'immigration, la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), la redynamisation de l'Europe de la défense et le lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM).

Toutefois la PFUE a dû relever plusieurs défis. La période estivale a réduit à quatre mois et demi l'activité effective des organes institutionnels. Le second défi a été d'ordre institutionnel : cette présidence devait préparer l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Or, le non au référendum irlandais du 12 juin 2008, a remis en cause l'agenda de la Présidence. Le Conseil européen des 19 et 20 juin a reporté au mois d'octobre la réponse à donner au non irlandais. Le troisième défi porte sur la capacité de l'Union européenne à apporter une réponse à la récession économique et désormais à la crise du secteur bancaire. Enfin, au plan international est survenue au mois d'août la guerre russo-géorgienne constituant un véritable test pour la capacité de l'Union européenne à parler d'une seule voix et à peser sur la scène internationale.

La PFUE est à mi-parcours. Mais plusieurs questions se posent déjà : l'Union pour la Méditerranée réussira-t-elle là où le processus de Barcelone en 1995, a échoué ? En obtenant un retrait partiel des Russes du territoire géorgien, la PFUE a-t-elle démontré que l'UE pouvait parler d'une voix unie ? Ou au contraire le maintien partiel des Russes en Ossétie du Sud et en Abkhazie illustre-t-il la limite de l'influence de l'UE ?

Si l'on en revient aux priorités initiales, la crise économique hypothèque les chances d'un possible accord des Etats Membres sur le paquet énergie-climat. L'Allemagne a évoqué la possibilité d'un "opt out" pour son industrie si le texte final s'avère trop contraignant et certains Etats Membres ont laissé entendre que la conclusion du paquet avant le 1er janvier 2009 n’était pas indispensable. Les discussions ont commencé sur la révision de la PAC sans réelle possibilité d'une vraie réforme avant 2013. Enfin concernant l'Europe de la Défense, il est difficile pour la PFUE de se positionner en faveur d'un plus gros effort budgétaire de la part des Etats-membres lorsque la France elle-même publie un Livre Blanc diminuant son budget militaire.

Il est toutefois encore trop tôt pour dresser un bilan de cette présidence qui illustrera pour longtemps la capacité de la France à convaincre ses partenaires européens et à obtenir des consensus.
GP

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